Abousoufiane Elkabouss
« La classe moyenne marocaine est en réanimation. » Cette formule frappante de Taoufik Bouachrine résume la crise profonde qui secoue aujourd’hui le socle social du Maroc. Longtemps présentée comme le pilier de la stabilité, du progrès et de la consommation, la classe moyenne est désormais étranglée par l’inflation, la stagnation des revenus, l’endettement chronique, et surtout par la déliquescence des services publics. L’école publique, autrefois vecteur de mobilité sociale et d’égalité des chances, est désormais réduite à l’état de mort clinique. Parents et enfants l’abandonnent à contrecœur, faute de qualité, tandis que les écoles privées deviennent un passage obligé, souvent hors de portée des revenus modestes. Ce double effondrement – économique pour les familles, éducatif pour les générations futures – n’est pas seulement un fait social : c’est une bombe à retardement. En affaiblissant ceux qui forment le cœur de la société, et en détruisant l’outil par lequel ils espéraient transmettre un avenir meilleur à leurs enfants, le pays saborde ses propres fondations. Sans école publique digne, sans classe moyenne forte, c’est la cohésion nationale qui vacille. Ce n’est plus une alerte : c’est une urgence absolue
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