Abousoufiane Elkabous
Dans un épisode sans précédent qui pourrait aggraver les tensions déjà palpables, la télévision publique algérienne a diffusé, le vendredi 2 mai, un communiqué aux relents profondément insultants à l’égard des Émirats arabes unis (EAU) et de ses dirigeants. Les termes utilisés – « Micro-État », « Mini-État », « État artificiel », voire « Nains » – relèvent d’une virulence rarement atteinte dans les échanges interétatiques.
Le déclencheur immédiat semble être la déclaration d’un historien algérien, interrogé par une journaliste – également algérienne – sur une chaîne financée par les Émirats. Pourtant, ce violent accès de langage s’inscrit dans une dynamique plus large : cela fait plusieurs mois que le régime algérien multiplie les attaques verbales contre le riche État du Golfe, manifestant une hostilité croissante.
Mais jamais le ton n’avait atteint un tel niveau de vulgarité. En franchissant cette ligne rouge, l’Algérie semble compromettre gravement ses relations diplomatiques avec un partenaire économique et stratégique majeur. Cette sortie télévisée soulève également des interrogations sur l’indépendance de l’audiovisuel public algérien et sur l’agenda politique du régime, qui paraît chercher à détourner l’attention d’une situation intérieure de plus en plus fragile.
Dans un monde où la diplomatie se veut mesurée, ce genre de dérive verbale ne peut que nuire à la crédibilité de l’Algérie sur la scène internationale. Le silence des autorités émiraties, pour l’instant, est lourd de sens. Reste à savoir si ce sera celui du mépris… ou de la riposte.
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