Abousoufiane Elkabouss
La défiance des citoyens envers leurs députés ne cesse de s’accentuer au Maroc. À chaque élection, les candidats font miroiter des promesses ambitieuses : création d’emplois, amélioration des infrastructures, réforme de l’éducation, lutte contre la corruption. Pourtant, une fois élus, ces engagements semblent rapidement oubliés, laissant place à une inaction frustrante et à un décalage criant entre les discours de campagne et la réalité du mandat parlementaire
Beaucoup de députés, censés être la voix du peuple, apparaissent déconnectés des préoccupations de leurs électeurs. Une fois installés au Parlement, ils adoptent souvent une posture distante et élitiste. Les sessions parlementaires sont marquées par des absences répétées, des débats stériles et un manque de lois en adéquation avec les attentes des citoyens. Pendant ce temps, la population fait face à une situation socio-économique de plus en plus difficile, avec un chômage persistant, une précarité croissante et des services publics en déclin
Ce décalage entre les promesses électorales et l’inaction des élus alimente un sentiment profond de trahison. Dans les discussions quotidiennes, que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les cafés ou dans la rue, la colère est palpable. Beaucoup considèrent que leurs représentants ne sont motivés que par leurs intérêts personnels, cherchant à profiter des privilèges du pouvoir plutôt qu’à défendre le bien-être des citoyens. Cette désillusion entraîne une forte abstention électorale, renforçant un cercle vicieux où les mêmes élites politiques continuent de dominer sans véritable remise en question
Pour restaurer la confiance entre les citoyens et leurs représentants, des réformes profondes s’imposent. La transparence des actions parlementaires, l’obligation de rendre des comptes, des sanctions contre l’absentéisme et la corruption, ainsi qu’un engagement réel en faveur du progrès social sont essentiels pour redonner espoir aux électeurs. Mais cela exige une volonté politique forte et une pression citoyenne constante pour exiger un changement concret. En attendant, la rupture entre les citoyens et leurs députés ne fait que s’aggraver, menaçant la crédibilité des institutions et la stabilité démocratique du pays
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