Abousoufiane Elkabouss
L’Afrique n’est pas pauvre, elle est appauvrie. Voilà une vérité que trop peu osent dire, tant le discours dominant préfère peindre notre continent comme incapable plutôt que spolié. Ce n’est pas le manque de ressources qui freine l’Afrique, mais la manière dont ces ressources sont accaparées, bradées, exportées sans valeur ajoutée. Ce n’est pas l’absence de talents, mais leur exil forcé ou leur étouffement par des systèmes politiques et économiques verrouillés. Pendant des siècles, le pillage colonial a posé les bases d’un déséquilibre structurel. Aujourd’hui, ce sont des accords injustes, des dettes illégitimes, et une mondialisation asymétrique qui prolongent l’hémorragie. Mais ne nous trompons pas : l’appauvrissement de l’Afrique n’est pas qu’une conséquence de l’extérieur. Il est aussi nourri de l’intérieur, par la corruption, la malgouvernance, la soumission volontaire à des modèles étrangers qui ignorent nos réalités. Il est temps de sortir de cette logique de dépendance et de mendicité. Il est temps de défendre un patriotisme économique assumé, une souveraineté politique réelle et une dignité retrouvée. Car l’Afrique ne manque ni de matières premières, ni de cerveaux, ni de jeunesse – elle manque de justice, de vision et de courage. L’Afrique ne demande pas la charité, elle exige la fin du pillage. Elle ne cherche pas l’assistanat, mais le respect. Elle ne veut pas survivre, elle veut bâtir. L’avenir du monde passe par l’Afrique, mais cet avenir ne se construira que par des Africains libres, debout et maîtres de leur destin.
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