Driss jaydane. Écrivain
Notre avenir ? Il a le visage des jeunes qui marchent dans les rues de notre pays, des regards qui cherchent à être reconnus, partout, des mains qui frappent à la porte de la justice, non pour détruire, mais pour exister pleinement et légitimement. Nos jeunes, notre unique avenir, ne méritent pas d’être brutalisés : ils méritent d’être entendus.
Qu’on se le dise : une jeunesse sans travail n’est pas un danger. Elle est d’abord une demande de sens, une exigence de dignité. Lui répondre par la suspicion ou par l’injure qui précède la violence, c’est oublier qu’une société ne se fracture pas par la révolte de sa jeunesse, mais par le mépris qu’elle lui oppose. Une telle erreur laisse des cicatrices profondes et durables.
Les logiques économiques peuvent aligner des chiffres et dessiner des courbes, mais elles oublient que derrière chaque statistique se tient un jeune marocain, une jeune marocaine. Privés d’avenir ? C’est notre pays qui s’en verra privé, demain. Non, ce n’est pas la jeunesse qui déstabilise : c’est l’entêtement à ne pas l’écouter. C’est la violence aveugle qu’on lui oppose. Aujourd’hui, cette jeunesse se détourne d’une classe politique discréditée.
Elle se tourne vers le Roi, convaincue qu’il demeure le recours ultime, capable d’ouvrir à nouveau un horizon. Sa demande est claire : une justice sociale tangible, une santé accessible, une éducation à la hauteur de ses ambitions, un travail qui permette de vivre debout. Elle ne cherche pas l’exclusion, mais l’inclusion ; non la fracture, mais la possibilité de participer pleinement à la vie collective.
On ne frappe pas l’avenir du Maroc. On ne l’humilie pas. On ne le voit pas comme une menace ou un complot. Au contraire, on lui ouvre une place, parce qu’aucune nation ne se tient debout sans sa jeunesse, et qu’aucun avenir n’est durable lorsqu’il est construit contre ceux qui le porteront demain.
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