Locations de vacances : un moteur discret de l’inflation des loyers au Maroc

الكلمة بريس6 يوليو 2025آخر تحديث :
Locations de vacances : un moteur discret de l’inflation des loyers au Maroc

Abousoufiane Elkabouss

L’inflation des loyers dans plusieurs villes marocaines, notamment les zones touristiques comme Casablanca, Marrakech ou Agadir, suscite de plus en plus d’inquiétude parmi les résidents. Si les hausses sont souvent attribuées à la spéculation immobilière ou à la rareté de l’offre locative, un facteur moins évoqué mais tout aussi déterminant gagne du terrain : l’essor des locations de vacances de courte durée.

Avec l’explosion des plateformes comme Airbnb ou Booking, de nombreux propriétaires préfèrent désormais louer à la semaine ou au mois à des touristes plutôt que de signer des baux longue durée. Cette pratique, bien plus rentable à court terme, provoque une raréfaction de l’offre pour les locataires permanents, entraînant mécaniquement une montée des prix.

Dans des quartiers prisés de Casablanca ou dans la médina de Marrakech, des logements jadis accessibles aux familles ou aux jeunes actifs sont transformés en résidences de tourisme, parfois sans cadre légal clair. Cette “uberisation” du logement contribue à la tension immobilière et participe à une forme d’exclusion sociale dans les centres urbains.

Il est urgent que les pouvoirs publics, tout en respectant le droit de propriété et l’essor du tourisme, encadrent ce phénomène. Une fiscalité adaptée, une régulation par zones ou un quota de locations touristiques pourraient être des pistes à explorer, comme cela se fait déjà dans certaines grandes villes européennes.

Protéger les habitants, sans freiner l’activité économique : c’est ce délicat équilibre que le Maroc devra trouver dans les mois à venir pour faire face à une inflation immobilière qui n’est plus seulement conjoncturelle, mais structurelle.

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