Abousoufiane Elkabouss
L’onde de choc a secoué le monde littéraire et intellectuel algérien. Le 27 mars dernier, le tribunal de Dar El Beida, situé dans la banlieue d’Alger, a condamné le célèbre écrivain Boualem Sansal à cinq ans de réclusion. Une décision judiciaire qui suscite de vives réactions tant en Algérie qu’à l’international
L’auteur de “Le village de l’Allemand” et “2084 : La fin du monde”, connu pour son franc-parler et ses critiques ouvertes envers les systèmes autoritaires et les dérives islamistes, a toujours assumé une position intellectuelle indépendante, souvent en décalage avec le discours officiel algérien. Mais cette condamnation marque un tournant inquiétant pour la liberté d’expression en Algérie
Si les chefs d’accusation exacts n’ont pas été explicitement rendus publics, plusieurs sources évoquent des propos jugés subversifs dans ses écrits et déclarations, qui auraient été interprétés comme une atteinte aux institutions de l’État. Une interprétation controversée qui rappelle les heures sombres de la répression intellectuelle dans le pays
Cette peine de cinq ans, particulièrement lourde pour un écrivain de 75 ans, a suscité l’indignation de nombreuses organisations de défense des droits humains, d’écrivains et d’intellectuels à travers le monde. Plusieurs voix appellent à la libération immédiate de Boualem Sansal, dénonçant une atteinte flagrante à la liberté de création et d’opinion
À travers cette condamnation, c’est toute la question de la place de la parole libre dans l’espace public algérien qui est posée. Boualem Sansal, par son œuvre et son engagement, incarne cette voix critique que le pouvoir semble vouloir faire taire
L’avenir nous dira si cette sentence était un avertissement ou le début d’une répression plus large. Une chose est sûre : la voix de Boualem Sansal, même derrière les barreaux, continuera de résonner bien au-delà des murs du tribunal de Dar El Beida
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