Abousoufiane Elkabouss
Dans les ruelles bondées et animées de Casablanca, un fléau inquiétant et profondément troublant gagne du terrain : des restes de chiens dépecés, retrouvés dans des poubelles, sont suspectés d’être utilisés pour fabriquer des sandwiches bon marché, vendus à 6 ou 7 dirhams. Ces découvertes macabres, signalées dans plusieurs quartiers, soulèvent de graves questions sur la sécurité alimentaire et l’hygiène dans la plus grande ville du Maroc
Des témoignages d’habitants révèlent des pratiques alarmantes : des trafiquants de viandes, peu scrupuleux, exploiteraient la misère sociale et l’absence de contrôle pour introduire dans le circuit alimentaire des viandes de chiens et potentiellement d’autres animaux non conventionnels, tels que les ânes. Ces produits, destinés à des points de vente informels, mettent en danger la santé des consommateurs et bafouent les normes de dignité humaine
Manque de vigilance des autorités sanitaires
Le manque de sérieux des services d’hygiène de Casablanca est pointé du doigt. Comment ces trafics peuvent-ils se développer dans une ville supposée sous contrôle sanitaire ? La réponse réside dans une surveillance laxiste, voire absente, des zones de vente de nourriture. Les marchés informels, très répandus, échappent trop souvent à toute inspection, ce qui laisse la porte ouverte à des abus dangereux
Des habitants s’interrogent également sur le rôle de la mairie de Casablanca dans cette crise sanitaire. En tant qu’autorité locale, la municipalité est censée veiller à la santé et à la sécurité des citoyens. Pourtant, le silence des responsables municipaux face à ces révélations est assourdissant. Le manque de mesures concrètes pour encadrer les commerces alimentaires de rue et lutter contre les trafics illégaux soulève des doutes sur leur capacité à protéger les habitants de la ville
Des citoyens livrés à eux-mêmes
Ce scandale ne concerne pas seulement la consommation involontaire de viande impropre à la consommation, mais aussi l’éthique et la sécurité des animaux errants de la ville. Les associations de défense des animaux dénoncent une cruauté insoutenable envers les chiens et réclament des sanctions fermes contre les auteurs de ces atrocités
En parallèle, les citoyens appellent à des actions urgentes et concrètes
• Un renforcement des contrôles sanitaires, notamment dans les marchés informels et les points de vente de rue
• Des enquêtes approfondies pour démanteler les réseaux de trafiquants et traduire les coupables en justice.
• Une meilleure gestion des animaux errants, avec des programmes de stérilisation et d’adoption pour éviter leur exploitation
Un appel à la responsabilité collective
Ce fléau est une honte pour une ville comme Casablanca, symbole du dynamisme économique du Maroc. Il est impératif que les autorités locales, avec le soutien des citoyens, mettent en place des mesures strictes pour éradiquer ce trafic indigne. L’urgence d’une prise de conscience collective est plus que jamais nécessaire pour restaurer la confiance des habitants et garantir leur droit à une alimentation saine et sûre
Si rien n’est fait, ce scandale risque de ternir durablement l’image de Casablanca et de mettre en péril la santé de ses citoyens. Les habitants méritent mieux que de vivre dans une ville où la consommation de viande devient une roulette russe
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