Abousoufiane Elkabous
Une récente fuite de documents fonciers confidentiels, apparus sur la messagerie Telegram, a suscité de nombreuses interrogations sur la sécurité des systèmes numériques utilisés par les notaires au Maroc. Face à l’ampleur de l’affaire, plusieurs audits ont été menés, dont certains sous la supervision de la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI)
À l’issue de ces contrôles, l’Ordre des notaires du Maroc a affirmé qu’aucune faille de sécurité n’avait été détectée dans la plateforme Tawtik, le portail numérique national centralisant les documents notariaux. Par ailleurs, aucune intrusion n’a été constatée non plus dans les bases de données de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC)
Selon le responsable digital du Conseil national de l’Ordre des notaires du Maroc (CNONM), la fuite serait liée à des comptes personnels de notaires ayant été piratés, et non à une compromission des systèmes centraux. « Ces informations auraient été prélevées directement à partir des comptes piratés de certains notaires », précise-t-il
Cette affaire met en évidence une réalité souvent négligée : la sécurité informatique dépend autant des systèmes que des utilisateurs eux-mêmes. Si les plateformes sont protégées par des protocoles stricts, une faille humaine — comme un mot de passe faible ou une imprudence face à une tentative de phishing — peut suffire à compromettre des données sensibles
L’Ordre des notaires rappelle que toutes les précautions ont été prises pour assurer la sécurité de la plateforme Tawtik. Mais il insiste également sur la nécessité pour les notaires d’adopter de bonnes pratiques numériques et de renforcer leur vigilance individuelle
En somme, la fuite de données n’est pas liée à une défaillance technique des outils mis en place, mais à un usage insuffisamment sécurisé par certains professionnels. Une alerte qui rappelle que la cybersécurité est un travail collectif, entre infrastructures robustes et comportements responsables
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