Personnel de maison : les familles marocaines en proie à la peur face aux risques croissants

الكلمة بريس25 يناير 2025آخر تحديث :
Personnel de maison : les familles marocaines en proie à la peur face aux risques croissants

Abousoufiane Elkabouss

Depuis quelques années, le recours au personnel de maison est devenu une nécessité pour de nombreuses familles marocaines. Mais derrière cette pratique désormais courante se cache une réalité inquiétante : des incidents de vols, d’agressions et d’abus impliquant certains travailleurs, notamment issus de l’immigration subsaharienne, sèment la panique au sein des foyers.

Des récits glaçants qui alimentent la méfiance

Les témoignages de familles victimes d’incidents liés à leur personnel de maison se multiplient. Vols de bijoux, violences envers des enfants ou encore agressions verbales : ces cas, bien qu’isolés, sont largement relayés sur les réseaux sociaux, exacerbant la peur et alimentant une stigmatisation croissante des travailleurs étrangers, particulièrement ceux originaires d’Afrique subsaharienne.

“Nous pensions avoir trouvé une solution en engageant une employée étrangère, mais au bout de quelques mois, elle a disparu en emportant de l’argent et des objets de valeur,” témoigne une mère de famille à Casablanca. Comme elle, de nombreuses familles hésitent désormais à faire appel à cette main-d’œuvre, craignant des dérapages similaires.

Un secteur hors de contrôle ?

Le problème réside également dans la nature informelle de ce marché. Beaucoup de travailleurs sont recrutés sans contrats ni garanties, souvent sur la base de recommandations ou par des agences non déclarées. Ce manque de cadre légal clair ouvre la voie à des abus, aussi bien du côté des employés que des employeurs.

Pour les familles marocaines, les travailleurs locaux se font de plus en plus rares, et le coût élevé des agences professionnelles pousse nombre d’entre elles à se tourner vers des solutions moins formelles. Mais ce choix peut parfois s’avérer risqué.

Une généralisation injuste, mais bien ancrée

Si certains incidents isolés ont marqué les esprits, il est essentiel de souligner que la majorité des travailleurs, qu’ils soient locaux ou étrangers, accomplissent leurs tâches avec honnêteté et professionnalisme. Cependant, la méfiance s’installe peu à peu. “On ne peut plus faire confiance à personne aujourd’hui,” confie une autre famille, échaudée par une mauvaise expérience.

De l’autre côté, les travailleurs subsahariens dénoncent la stigmatisation dont ils sont victimes. “Nous venons ici pour travailler et aider nos familles, mais nous sommes souvent mal vus et maltraités,” regrette une jeune femme originaire de Côte d’Ivoire.

Une solution encore floue

Face à cette crise de confiance, les familles et les autorités se retrouvent à court de solutions. Pour sortir de l’impasse, plusieurs experts appellent à une professionnalisation du secteur. Des agences agréées, un cadre juridique renforcé et une meilleure sensibilisation des deux parties pourraient contribuer à apaiser les tensions et sécuriser les foyers marocains.

Mais en attendant, l’incertitude règne. Entre peur des abus et besoin urgent de personnel de maison, les familles marocaines restent prises dans une spirale d’inquiétude et de méfiance. Le recours au personnel de maison, autrefois un soulagement, est désormais perçu comme un risque pour de nombreux foyers.

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