Abousoufiane Elkabouss
Une nouvelle tragédie a frappé Gaza dans la nuit de lundi à mardi. Une frappe aérienne israélienne a visé un café populaire situé dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de l’enclave palestinienne. Selon les premiers témoignages recueillis sur place, le lieu était bondé au moment de l’attaque. Des familles entières s’étaient rassemblées pour échapper à la chaleur suffocante de leurs logements sans électricité, dans un territoire plongé dans la pénurie et l’obscurité depuis des mois.
« C’étaient des femmes, des enfants et des jeunes hommes. Ils ne portaient pas d’armes. Ils buvaient du thé, fumaient des cigarettes, riaient un peu. Et maintenant ils sont tous sous les décombres », témoigne un habitant du camp, la voix brisée.
Les services de secours palestiniens, débordés, ont confirmé un bilan provisoire d’au moins 18 morts et des dizaines de blessés. La plupart des victimes sont des civils, certains à peine sortis de l’enfance. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des corps sans vie alignés sur le sol poussiéreux, tandis que des familles en pleurs cherchent désespérément leurs proches.
L’armée israélienne a, de son côté, affirmé avoir visé « une cellule terroriste active », sans pour autant fournir de preuves immédiates sur la nature de la cible. Mais sur le terrain, les habitants dénoncent un massacre délibéré, dans un lieu civil, sans justification militaire apparente.
Cette frappe s’inscrit dans une escalade continue de la violence dans la bande de Gaza, où les civils payent un tribut effroyable depuis le début de la guerre. Les ONG et les organismes humanitaires appellent une fois de plus à un cessez-le-feu immédiat, soulignant l’effondrement du système de santé, la famine croissante et les violations massives du droit international humanitaire.
À Gaza, les cafés de rue ne sont pas des bases militaires. Ce sont des lieux de survie sociale, des bulles d’humanité dans un quotidien ravagé. Hier soir, l’une de ces bulles a éclaté dans un fracas de bombes. Et le monde, une fois encore, regarde ailleurs.
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