Abousoufiane elkabouss
Les eaux riches en ressources halieutiques du Sahara marocain sont devenues un enjeu stratégique et économique de premier ordre. La Chine et l’Union européenne (UE), deux grandes puissances économiques, rivalisent pour obtenir des accords de pêche qui leur garantiraient l’accès à ces vastes zones maritimes. Ce bras de fer met en lumière l’importance croissante de cette région dans l’économie mondiale et ses retombées pour le Maroc
Une richesse halieutique convoitée
Le Sahara marocain dispose de zones de pêche parmi les plus prolifiques au monde, riches en sardines, anchois, maquereaux et autres espèces à forte valeur commerciale. Ces ressources attirent des flottes étrangères, notamment européennes et chinoises, désireuses de répondre à la demande croissante de produits de la mer sur les marchés internationaux.
Les enjeux économiques pour le Maroc
L’accès aux ressources halieutiques du Sahara marocain ne se limite pas aux intérêts des puissances étrangères. Pour le Maroc, ces accords de pêche représentent une source de revenus considérable. Les contrats signés avec des partenaires étrangers incluent généralement des redevances financières, des investissements dans les infrastructures locales et des programmes de formation pour les pêcheurs marocains
En 2019, par exemple, l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE avait généré plus de 52 millions d’euros par an pour le Royaume. Ces fonds ont été réinvestis dans des projets de développement local, notamment dans les provinces du Sud. De leur côté, les entreprises locales bénéficient d’un transfert de technologies et de compétences grâce à la coopération avec les flottes étrangères
L’Union européenne : un partenaire historique
L’Union européenne, historiquement présente dans les eaux marocaines, voit ces accords comme un moyen de garantir la stabilité de son secteur halieutique, qui emploie des milliers de personnes. Les États membres, notamment l’Espagne et le Portugal, sont particulièrement attachés à la reconduction des partenariats avec le Maroc
Toutefois, la concurrence avec d’autres acteurs mondiaux, comme la Chine, complique la donne. Cette dernière, avec sa stratégie de “Route de la Soie maritime”, cherche à élargir son influence économique et sécuriser ses approvisionnements en matières premières, y compris les produits de la pêche
La Chine : une stratégie d’influence
La Chine, grâce à ses investissements massifs en Afrique, propose des partenariats qui incluent souvent des aides au développement, des infrastructures portuaires et des projets économiques diversifiés. En contrepartie, elle obtient des droits d’accès aux ressources naturelles, y compris halieutiques
Sa présence croissante dans les eaux marocaines reflète une stratégie à long terme visant à consolider sa place sur le marché mondial des produits de la mer. Cette rivalité avec l’UE offre au Maroc une opportunité unique de maximiser ses bénéfices en négociant des accords avantageux avec les deux parties
Des retombées économiques et stratégiques majeures
L’exploitation durable des ressources halieutiques du Sahara marocain constitue un levier essentiel pour le développement économique des provinces du Sud. Les recettes issues des partenariats avec l’UE et la Chine permettent de financer des projets structurants dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures
En outre, ces accords renforcent la position du Maroc comme un acteur clé de la coopération Sud-Sud, tout en consolidant sa souveraineté sur cette région stratégique
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