Abousoufiane Elkabous
Casablanca, jadis fière d’accueillir le Salon international de l’édition et du livre, semble aujourd’hui avoir tourné la page… ou plutôt, l’avoir déchirée. La métropole a cédé sa place à Rabat pour ce rendez-vous culturel majeur, abandonnant ainsi un espace précieux de savoir, de débat et d’échange.
Mais qu’a-t-elle gardé en retour ? Des “salons” de rue bien plus tranchants : ceux des couteaux, des agressions nocturnes et d’une violence urbaine banalisée. À défaut de lire des vers, on y esquive des lames. La culture a plié bagage, laissant place à une autre forme d’expression, plus brutale, moins enrichissante, mais tristement omniprésente.
Les Casablancais, entre nostalgie et résignation, voient leur ville glisser vers une identité où le glaive remplace la plume. Un échange tragique, où le progrès culturel cède devant le vacarme des sirènes et le silence des bibliothèques désertées.
Peut-être est-il temps de se poser la question : que vaut une ville sans livre, et que devient-elle quand ses vitrines culturelles se vident au profit d’une scène urbaine de plus en plus dangereuse ?
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