Abousoufiane Elkabous
Les autorités mauritaniennes ont officiellement déclaré la zone de Lebriga, située à proximité de la frontière algérienne et non loin des camps de réfugiés de Tindouf, « interdite aux civils ». Cette décision, annoncée dans un communiqué du ministère de l’Intérieur, marque un tournant stratégique dans la gestion des zones sensibles à l’Est du pays
Derrière cette mesure à la fois sécuritaire et politique se cache une volonté claire : contrôler les mouvements dans cette région instable, fréquemment traversée par des éléments liés au Front Polisario. Les autorités mauritaniennes affirment vouloir prévenir toute infiltration ou activité susceptible de nuire à la stabilité du pays
« Cette interdiction vise à protéger la population civile contre d’éventuels incidents sécuritaires et à renforcer la souveraineté de la Mauritanie sur ses zones frontalières », a précisé une source sécuritaire sous couvert d’anonymat. Bien que le communiqué ne cite pas explicitement le Front Polisario, plusieurs observateurs y voient un message direct à l’égard de ce mouvement, dont certains membres sont soupçonnés d’opérations non autorisées dans la région
La décision intervient dans un contexte régional tendu, marqué par des rivalités géopolitiques entre l’Algérie, le Maroc et les différents acteurs sahariens. Pour la Mauritanie, souvent considérée comme un acteur neutre, cette annonce pourrait bien marquer une évolution de sa position, ou du moins une volonté affirmée de ne pas laisser son territoire devenir un terrain d’influence ou de conflit
À Lebriga, les mouvements de véhicules militaires se sont intensifiés ces derniers jours, et les rares populations nomades de la zone ont été invitées à se déplacer vers des régions plus sûres
Cette mesure pourrait également avoir un impact sur les relations mauritano-algériennes, déjà fragilisées par des divergences sur le dossier saharien. Reste à savoir si cette fermeture de Lebriga est un avertissement temporaire ou le prélude à une nouvelle politique de fermeté dans l’Est mauritanien.
Affaire à suivre
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