Abousoufiane Elkabouss
Le succès fulgurant du rappeur Toto interroge : non pas pour ses qualités artistiques, mais pour ce qu’il symbolise. Oui, il fait le buzz. Oui, il remplit les salles. Mais fumer sur scène, multiplier les obscénités, cultiver la provocation à outrance… est-ce réellement ce que nous voulons valoriser auprès des jeunes ? Depuis quand le scandale est-il devenu un critère artistique ?
Ce n’est pas le rap qui est en cause — bien au contraire. Le rap a toujours été une voix pour les sans-voix, un cri social puissant. Mais lorsqu’il se vide de son message pour devenir une vitrine de l’excès, il perd sa raison d’être. Le vrai problème n’est pas un artiste en particulier, mais notre complaisance collective. Nous applaudissons des comportements qui banalisent la vulgarité et détruisent des repères éducatifs essentiels.
Aujourd’hui, nous devons nous interroger avec lucidité : sommes-nous face à une crise des valeurs, une faillite éducative, ou les deux ? Car ce que nous tolérons et célébrons aujourd’hui façonne les mentalités de demain. Il est urgent de replacer l’éthique, la responsabilité et l’exigence au cœur de nos choix culturels. Le talent ne devrait jamais être éclipsé par le vacarme du vide.
Mes propos n’engagent que moi. Mais si vous y voyez le reflet d’un malaise plus large, alors posons-nous les bonnes questions — tant qu’il est encore temps
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