Abousoufiane Elkabouss
Directeur général de Alkalimapress.com
J’écris ce billet aujourd’hui en signe de solidarité franche et explicite avec le frère Mohamed Ouzzine, secrétaire général du Parti du Mouvement Populaire, dans une bataille qui dépasse les personnes et les appartenances partisanes, et qui touche au cœur même de la vie publique dans notre pays : la protection du débat public contre la diffamation, le chantage et l’atteinte à la vie privée
Il est devenu regrettable de voir une partie de l’espace médiatique et numérique dériver vers la logique du sensationnalisme bon marché, où l’information se confond avec la rumeur, où le « scoop » se transforme en « fuite », et où la critique devient diffamation, injure et règlement de comptes. Ces pratiques ne portent pas seulement atteinte aux personnes visées, mais aussi au journalisme sérieux, à la confiance publique et à l’image du Maroc en tant qu’État de droit et d’institutions
La liberté d’expression est un pilier constitutionnel et un acquis auquel nous ne renoncerons jamais. Mais la liberté ne saurait servir de prétexte pour bafouer la dignité des personnes, ni de couverture pour propager des mensonges, ni de moyen de pression ou de chantage. Il existe une différence claire entre un journalisme professionnel et responsable, fondé sur la vérification des faits, l’équilibre, le droit de réponse et le respect de la présomption d’innocence, et des plateformes qui font de la diffamation un modèle économique et du scandale une méthode
Dans ce contexte, le fait que le professeur Mohamed Ouzzine ait ouvert ce débat sensible et appelé à interroger les dérives qui vident l’action politique et journalistique de son sens pour la transformer en un véritable « assassinat moral », constitue une position courageuse qui mérite le soutien, et non le dénigrement. Car la démocratie ne peut fonctionner sans une concurrence loyale autour des programmes et des politiques publiques, ni sans un média respectueux qui contrôle et éclaire, au lieu de déformer et de faire du chantage
Notre solidarité avec le professeur Ouzzine est avant tout une solidarité avec un principe : que le désaccord politique demeure dans les limites de la responsabilité, que les outils du débat restent légitimes et publics, que la vie privée et la dignité des personnes soient protégées, et que la loi s’applique à toute personne dont l’implication dans la diffamation, le chantage ou la calomnie est établie, afin de protéger la société et de préserver les institutions
J’appelle parallèlement l’ensemble des forces politiques, des acteurs des droits humains et des professionnels des médias sérieux à une mobilisation nationale, rationnelle et responsable, visant à restaurer l’éthique professionnelle, à encourager un journalisme d’investigation rigoureux fondé sur les documents et les faits, et à endiguer la logique du « scandale » et de la « provocation », qui ne produisent au final que la perte de confiance et l’empoisonnement de l’espace public
Pleine solidarité et soutien au frère Mohamed Ouzzine dans cette démarche, car le combat pour la dignité et pour un débat public sain n’est pas celui d’un seul parti, mais celui de toutes celles et ceux qui croient au Maroc en tant qu’État, institutions et société























































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