Abousoufiane Elkabouss
La prétendue « voiture marocaine » vendue à près de 10 millions de centimes suscite la controverse. Derrière le discours du « made in Morocco », il s’agirait en réalité d’un ancien modèle chinois, la Today Sunshine M1, simplement relookée et rebadgée avec un logo marocain.
Sur les plateformes chinoises comme Alibaba, ce véhicule s’affiche entre 5 000 et 5 800 dollars (environ 60 000 dirhams), alors que le même modèle serait proposé au Maroc pour presque le double. Pire, ce modèle n’est plus fabriqué en Chine, et ne subsiste que dans des stocks invendus — des véhicules écoulés à bas prix, parfois autour de 1 500 dollars.
De simples voitures rachetées, repeintes, et présentées comme une innovation nationale : le constat fait froid dans le dos.
Alors que le Maroc a bâti une réputation sérieuse dans l’industrie automobile grâce à Renault Tanger et Stellantis Kénitra, cette affaire vient ternir l’image d’un secteur stratégique.
Le patriotisme économique ne doit pas servir d’écran à la supercherie industrielle.
Avant de célébrer, mieux vaut vérifier ce qu’on fabrique vraiment… et ce qu’on importe en silence.
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